YOW : Se positionner pour la croissance dans un monde post-pandémique
Le texte qui suit a été présenté par Mark Laroche le 6 juin 2022 au City Building Summit 2022 du Ottawa Board of Trade. Seul le texte prononcé fait foi.
Bon après-midi à toutes et tous, et merci d’être restés pour la dernière présentation de la journée. Sueling, merci pour l’excellent travail que vous-même et votre équipe réalisez pour faire progresser l’ambitieux programme de la ville d’Ottawa pour l’avenir.
Les autres participants à ce panel qui m’ont précédé nous ont fait part d’impressionnants projets. J’ai vu mes collègues Mark et Cameron se démener pour relever les défis de la pandémie et travailler parallèlement aux développements enthousiasmants dont ils nous ont faire part aujourd’hui. Véronique, je constate le travail fantastique que fait la CCN dans la région d’Ottawa-Gatineau. Je me suis dit plus d’une fois que Y-O-W pourrait jouer un petit rôle dans ces projets. Dans le cas d’OSEG et de leurs efforts de transformation du Parc Lansdowne en fleuron et afin de faire de leurs franchises sportives des attraits touristiques à part entière, l’aéroport joue un rôle de premier plan. Cameron a présenté les plans ambitieux de l’Hôpital d’Ottawa de construire un établissement de santé de renommée internationale qui attire les meilleurs talents du monde entier, ces talents arriveront ou passeront immanquablement par Y-O-W pour leur travail ou leurs loisirs.
Autrement dit, nous sommes tous liés les uns aux autres, et le succès des uns rejaillit sur tous les autres.
Maintenant que la reprise est bien partie, les choses bougent et s’améliorent également à Y-O-W. Les gens retrouvent le goût de voyager, et les lignes aériennes continuent à ajuster leur offre en fonction de la demande de notre ville et du marché régional. Présentement, la circulation aérienne à Y-O-W correspond approximativement à 65 % de ce qu’elle était en 2019. Compte tenu de nos coûts fixes, nous devons atteindre 75 % de notre volume de passagers prépandémique pour faire nos frais ou atteindre le seuil de rentabilité. Depuis que la circulation aérienne s’est arrêtée en mars 2020, jour après jour, nous avons fonctionné à perte et avons dû emprunter 100 millions $ pour maintenir nos installations aéroportuaires ouvertes. Maintenant que nos pertes diminuent grâce à nos efforts de réduction de nos coûts et au retour des voyageurs, nous nous concentrons entièrement sur l’atteinte de notre viabilité financière d’ici le début de 2023.
Avant la pandémie, notre priorité portait sur le projet de revitalisation de l’aérogare Y-O-W+. Le programme s’articulait autour de quatre piliers. Le premier était la relocalisation du contrôle préembarquement des vols intérieurs au niveau 3, ce que nous avons achevé l’an dernier. Le renouvellement des concessions, le deuxième pilier, a progressé après une longue pause et se poursuivra jusqu’à la fin de l’année ou presque dans le but que les concessions de restauration du Canal Market Hall soient terminées au début de l’an prochain et de pouvoir aller de l’avant avec l’ouverture d’un plus grand nombre de boutiques et restaurants Le troisième pilier, la station de TLR de l’aérogare est terminée, mis à part quelques touches de finition. La station sera prête largement prête à temps pour accueillir la liaison ferroviaire de l’Étape 2 du projet de TLR de la Ville.
Le quatrième et dernier pilier correspond à la construction de l’Hôtel Alt Aéroport d’Ottawa. Le Groupe Germain Hôtels, notre partenaire hôtelier, travaille d’arrache-pied à mettre tous les éléments en place pour aller de l’avant, et je n’ai aucun doute qu’il y parviendra.
Quelles sont nos priorités à partir de là ?
Nous adapter à l’évolution de la population active et aux défis que posent présentement l’acquisition de talents constitue pour nous une importante priorité. Comprendre le profil des passagers de Y-O-W, qui lui aussi évolue, et plus particulièrement celui des voyageurs d’affaires, dans un monde postpandémique où les réunions virtuelles sont une réalité, est une autre priorité. Assurer aux passagers une expérience sécuritaire et efficace sera également un mot d’ordre central.
J’ai très hâte de partager davantage d’information sur ce sujet particulier dans les semaines à venir avec nos partenaires d’Hydro Ottawa qui, on le sait, ont eu fort à faire au cours du dernier mois. Ensemble, nous allons travailler activement à la décarbonisation de nos activités.
Notre priorité la plus urgente est de rebâtir notre réseau de routes. Après avoir perdu une connectivité importante en 2020, nous allons nous employer en étroite concertation avec nos lignes aériennes partenaires au rétablissement des vols sans escale au départ et à destination d’Ottawa. Les lignes aériennes se sont très bien adaptées au fait d’offrir leur service à partir des quatre grands aéroports pivots de Toronto, Montréal, Vancouver et Calgary. De fait, le gouvernement fédéral ne leur a pas donné le choix en imposant aux vols internationaux des restrictions d’atterrissage en mars 2020. Malgré la levée de ces restrictions en août 2021, les lignes aériennes maintiennent cette pratique. Entre les aéroports Pearson et Billy Bishop, à titre d’exemple, Y-O-W alimente en voyageurs Toronto presque 30 fois par jour.
Il va sans dire que nous exerçons des pressions pour que cela change. Nous devons faire en sorte que nos lignes aériennes partenaires voient dans Ottawa un marché principal qui mérite un service aérien adapté à sa taille.
Nos discussions portent également sur la desserte de notre marché avec les aéronefs de bonne taille pour s’assurer d’un succès à long terme. Un Boeing 747, ou 777 ou un Airbus 340 ou 380 comptent trop de sièges pour notre marché. Air Canada vient d’acheter plusieurs Airbus A321NEO-XLR d’une capacité d’accueil de 182 passagers. Ces aéronefs capables de vols transatlantiques seront parfaits, et nous sommes en discussion avec les représentants de la compagnie en vue du retour d’un service vers l’aéroport Heathrow de Londres, et l’aéroport de Francfort. Paris est également dans notre mire.
Porter élargit également sa flotte et vient de commander initialement 30 avions à réaction Embraer E195-E2 qui lui permettront de desservir la côte ouest, le Sud des États-Unis, le Mexique et les Caraïbes. Comme pour nos démarches auprès d’Air Canada, nous allons travailler avec l’équipe de Porter pour nous assurer qu’elle comprend en quoi Y-O-W peut s’inscrire dans ses plans d’expansion agressifs.
Vous avez sans doute entendu parler de l’arrivée des transporteurs à très bas prix à Ottawa, non pas sans un lot de défis. Ces derniers remportent du succès avec notre marché, et entre Flair et Swoop, desservent 2 destinations. Je crois que le marché voit d’un bon œil leur classe de prix, et que ces transporteurs sont là pour rester.
Sur le plan du développement du service aérien, il faut se rappeler que plusieurs nouvelles routes sont subventionnées par de tierces parties, souvent des gouvernements ou des organismes de développement économique. De fait, les lignes aériennes s’attendent dorénavant à de telles subventions.
Des incitatifs financiers de plusieurs millions de dollars sont courants partout dans le monde. Plus près de chez nous, les investissements de 10 millions $ de la Ville d’Edmonton dans l’aéroport d’Edmonton, et un autre 5 millions $ des municipalités avoisinantes le démontrent. La province de la Nouvelle-Écosse investit 19,3 millions $ dans deux aéroports, et les aéroports de Kelowna et de Saskatoon reçoivent respectivement des fonds fédéraux par l’entremise du Diversification de l'économie de l'Ouest Canada. Soyons clairs, ces fonds ne sont pas destinés à des infrastructures, mais bien des subventions de dessertes aériennes.
Malheureusement, nous n’avons pas accès à ce type d’incitatifs gouvernementaux, et nous devons notre capacité aérienne à ses propres mérites, pour le meilleur et pour le pire. Dorénavant, nous ne pouvons plus faire cavalier seul.
Nous proposons l’instauration d’un cadre en vue de la création d’un fonds de développement du service aérien pour combler cet écart concurrentiel. Nous espérons que des partenaires de longue date comme Tourisme Ottawa, la Ville d’Ottawa et d’autres participeront avec enthousiasme à notre objectif de croissance à long terme. Sous réserve d’y parvenir, nous avons déjà une bonne idée de nos cibles potentielles. Comptez sur nous pour des efforts réfléchis et qui ne compromettront en rien l’excellent partenariat stratégique que nous avons avec nos actuelles lignes aériennes partenaires. Qu’il s’agisse du réseau mondial ou des transporteurs à faibles coûts locaux, chaque transporteur est important pour Y0O-W et est appelé à jouer un rôle clé dans notre reprise.
Si nos efforts portent leurs fruits – et nous croyons que ce sera le cas – Y-O-W sera prêt à connaître une poussée de croissance. Dans les faits, les nouvelles règles du jeu nous confortent dans nos convictions.
Le mois dernier, nous avons procédé à la première pelletée de terre inaugurant le premier programme d’agrandissement de l’infrastructure aéroportuaire côté piste depuis les deux dernières décennies de l’Administration de l’aéroport. Nous avons entrepris cette nouvelle voie de circulation qui représente des investissements de 15 millions $ pour répondre à la demande croissante comme aéroport de la capitale d’un pays du G7, y compris aux besoins du gouvernement du Canada, à l’intention duquel nous avons réservé 25 000 mètres carrés. Le Centre d’accueil du Canada qui reçoit les dignitaires d’autres pays occupe présentement un vieil hangar datant de la Seconde Guerre mondiale dont une partie du toit a été récemment arraché. Nous sommes conscients que ce sera aux représentants du gouvernement de déterminer quand ce sera le moment d’investir dans une nouvelle installation. Mais nous serons prêts quand le temps sera venu.
Il y a également un organisme du secteur privé qui a réservé une parcelle de 25 000 mètres carrés, et dispose d’une option pour 18 000 mètres carrés supplémentaires. Ajoutez à cela d’autres manifestations d’intérêt venant d’ailleurs, et vous comprendrez mieux maintenant pourquoi je suis si confiant en notre avenir et pourquoi Y-O-W a pris la décision d’agrandir ses installations avant même que nous ne nous soyons pleinement remis des répercussions de la pandémie sur nos activités. J’aimerais pouvoir vous en dire plus long, mais les ententes commerciales me l’interdisent. Sachez que je me ferai une joie de partager plus en détail la nouvelle dès que le moment sera opportun.
Les débouchés que je viens d’aborder et d’autres occasions que nous poursuivons représentent des emplois et une croissance économique pour Ottawa. Nous sommes prêts à reprendre notre rôle de moteur économique de la région et nous espérons que vous nous accorderez votre appui dans nos démarches. Entre-temps, je vous demanderais d’inclure Y-O-W dans vos projets de voyage. Chaque billet qui comprend notre aéroport est une pierre de plus à l’édifice et démonter à nos lignes aériennes partenaires que Y-O-W est un marché quantitatif important qui a réellement besoin d’un service plus robuste.
Sur ce, je cède de nouveau le micro à Jeff pour la période de questions aux participants de ce sommet. Merci.