Assemblée publique annuelle 2020 - Allocutions formelles
Seul le texte prononcé fait foi
Bilan de l’année 2019
Presenté par Code Cubitt, Président du Conseil d’administration de l'Administration de l'aéroport international d'Ottawa
Comme vous pouvez vous en douter, l’allocution que j’aurais dû normalement présenter a été modifiée en raison de la pandémie de COVID-19, et des répercussions de celle-ci sur l’Aéroport international d’Ottawa. Je vais laisser à Mark le soin de vous communiquer plus en détail les conséquences ce cette crise sur nos opérations et finances, et je vais faire un survol des faits saillants de 2019 et le travail remarquable réalisé par l’équipe de l’Administration de l’aéroport.
D’abord et avant tout, nous avons enregistré 5 106 487 passagers durant l’année. Pour mieux servir sa clientèle, l’Administration a lancé YOW+ un programme d’amélioration de l’aérogare reposant sur plusieurs piliers dans le but d’offrir aux voyageurs de quoi se loger avantageusement dans un hôtel relié à l’aérogare, un contrôle préembarquement plus efficace, un nouveau programme de concessions amélioré et un nouvel accès à l’aéroport par train léger sur rail. YOW+ a été lancé à la fin de 2018, mais les projets comme tels ont pris leur envol en 2019.
En janvier, l’Administration a annoncé une entente avec Germain Hôtels en vue de la construction de l’Hôtel Alt Aéroport d’Ottawa, offrant des commodités modernes, des heures de réservation flexibles et un restaurant avec service complet. Ce partenariat a été récompensé lors du gala de remise des Best Ottawa Business Awards du Ottawa Board of Trade par le prix « Entente de l’année – Tourisme ».
Nous avons également entrepris les travaux en vue de relocaliser le contrôle préembarquement des vols domestiques/internationaux du niveau 2 au niveau 3. En vue de cette relocalisation, il a fallu au préalable construire un étage au-dessus de la porte 18, en vue d’y accueillir le nouveau point de contrôle. Ce qui a été le plus impressionnant, c’est que ces travaux complexes ont été menés à bien dans un aéroport actif très achalandé. Dans ce nouvel espace beaucoup plus grand sera déployé la nouvelle technologie ACSTA Plus, qui assurera aux passagers une expérience plus efficiente et efficace du contrôle de sûreté.
L’espace libéré au niveau 2 par le déplacement du contrôle préembarquement occupe une place importante dans le programme d’amélioration des concessions de l’aéroport. Nous avions annoncé que Paradies Lagardère s’était vu accorder de nouveau l’exploitation de l’accord-cadre des concessions de vente au détail, et SSP Canada, un nouveau venu, celui des concessions des services de restauration. Ces derniers avaient remporté l’appel d’offres pour avoir inclus dans leurs programmes des marques et saveurs locales qui font honneur à notre région. Ces dernières combinées aux marques iconiques dont nos clients raffolent et qu’ils s’attendent à retrouver à l’aérogare, tels que Relay, Tim Hortons, Subway et Booster Juice, représentent une offre excellente à YOW.
Nous avons annoncé plusieurs de ces marques lors d’un événement qui s’est tenu en juin et avons mis en branle l’étape de la construction, un projet qui doit s’échelonner sur deux à trois ans, dans le but d’assurer un service continu aux voyageurs et de coordonner chaque projet de construction avec efficacité.
Enfin le dernier pilier du programme YOW+ est la station de l’aérogare qui reliera l’aéroport au réseau de train léger sur rail de la Ville dans le cadre de la phase 2. Nous avons terminé plusieurs projets préparatoires majeurs, comme la relocalisation d’une conduite d’eau maîtresse en vue de faciliter la construction de la station une fois que le partenaire de la Ville, TNext, aura terminé la construction de la voie ferrée.
Mark s’attardera plus longuement à l’impact de la pandémie sur le programme YOW+ et je vous invite à consulter le site Web de l’aéroport où vous trouverez de plus amples informations sur chaque pilier du programme YOW+.
Les améliorations à l’infrastructure côté piste se sont poursuivies en 2019. Des travaux ont été réalisés sur les voies de circulation B et F, et des réparations ont été effectués sur les égouts pluviaux à l’intersection des pistes 14/32 et 07/25. Ces travaux ont été soigneusement planifiés pour en réduire les répercussions sur les opérations de l’aéroport, ce qui a nécessité une ambitieuse et minutieuse planification et la coordination de l’obtention des autorisations de Transports Canada étayées par les dossiers de sûreté élaborés conformément aux protocoles du système de gestion de la sécurité de l’aéroport. Tous ces projets ont été réalisés dans les délais impartis et sans dépassement des budgets alloués.
La sûreté et la sécurité demeurent les priorités centrales de l’Administration, et notre aéroport se démarque par son leadership dans des domaines comme le contrôle des risques liés aux drones et l’élaboration de politiques. À titre d’exemple, Mark a représenté les aéroports canadiens au sein du Blue Ribbon Task Force sur l’atténuation de l’impact des systèmes d’aéronef sans pilote (UAS) aux aéroports, qui s’est penché sur les incursions de drones. Le travail réalisé par le groupe de travail, composé de représentants d’aéroports et de parties prenantes de l’ensemble de l’Amérique du Nord, a attesté du danger potentiel des drones dans les aéroports. Il a également reflété les résultats de diverses initiatives dans lesquelles l’Administration a été impliquée avec la police locale et les parties prenantes de l’industrie qui ont confirmé le besoin de clarifications de la part de Transports Canada en matière de détection et de limitation des drones.
En attendant ces directives, YOW a adopté une approche fondée sur les risques pour évaluer et réagir aux signalements de drones à proximité de l’aéroport. Pour l’aider dans cet effort, l’Administration s’est associée à un partenariat avec NAV CANADA et QinetiQ Canada pour faire l’essai à l’aéroport d’un système de détection de drones au moyen d’un appareil radar micro-Doppler. Nous sommes impatients d’examiner les résultats de ces essais et de les partager avec nos partenaires et les aéroports de tout le Canada.
En 2019, l'Administration a poursuivi ses efforts en vue de rendre ses opérations aéroportuaires durables, efforts couronnés par le renouvellement de sa certification de niveau 3 du Programme d’accréditation contre le carbone dans les aéroports (ACA) du Conseil international des aéroports – Amérique du Nord portant sur l’optimisation de la réduction des émissions de CO2. Cette étape nous prépare à atteindre le niveau 3+ confirmant la neutralité carbone. Nous avions espéré faire une annonce concernant ce niveau d’accréditation plus tôt en mars, mais celle-ci a été mise de côté quand nous avons dû nous concentrer sur la pandémie. Nous partagerons de plus amples informations à ce sujet quand le moment sera opportun.
La dernière réalisation de 2019 que j’aimerais souligner en est une importante pour notre communauté. Le 3 décembre, Journée internationale des personnes handicapées, l’Administration accompagnée de membres de la Fondation Rick Hansen a annoncé l’obtention par l’Aéroport international d’Ottawa de la certification or du Programme de certification en matière d’accessibilité de la Fondation. À l’origine, notre aérogare a été conçue dans une optique d’accessibilité, et l’équipe fidèle à ce principe a continué à apporter des améliorations adaptées aux besoins et aux normes qui ont évolué. Cet engagement, qui est encore plus important compte tenu des nouveaux règlements de l’Office des transports du Canada qui entreront en vigueur au cours des prochaines semaines et années, nous permettra de continuer d’accueillir à bras ouverts tous les passagers, peu importe leurs capacités et leur mobilité.
Il y a tellement d’autres faits saillants et réalisations dont j’aimerais parler, et qui ont été rendus possibles grâce à une formidable équipe d’employés vaillants et dévoués. Si les effectifs de l’Administration n’ont de cesse de susciter mon admiration, ils m’ont encore plus impressionné par leur réponse à la pandémie. Bien longtemps avant la déclaration de la pandémie, l’Administration se préparait à orienter les employés qui pouvaient l’être vers le télétravail. Dès la fin de janvier, des mesures sanitaires et de sûreté ont été déployées dans l’aérogare et ces efforts allaient s’intensifier jusqu’en mars et les mois suivants. Le Conseil d’administration et moi-même avons reconnu la nécessité pour un certain nombre d’employés de continuer leur travail à l’aéroport. Que ce soit de la maison ou sur place, cette équipe a travaillé très fort pour s’adapter aux changements, réduire les coûts et faire des économies afin de s’assurer que l’aéroport soit prêt dès que la circulation aérienne reprendra de manière significative. J’aimerais remercier Mark de son leadership, et toute son équipe de la compréhension et de la passion qu’elle déploie dans son travail pour surmonter ces défis.
J’aimerais aussi en profiter pour remercier mes collègues du Conseil d’administration de leur générosité dans le partage de leur temps et de leurs précieux conseils avec l’Administration. Quatres nouveaux administrateurs se sont joints au Conseil depuis la publication de notre dernier Rapport annuel, Shane Bennett, Bonnie Boretsky, Kevin McGarr et Laurel Murray, et feront profiter l’Administration de leurs compétences et expériences variées. J'ai confiance qu’ils s’impliqueront dans la promotion d’une gouvernance responsable et transparente et à la hauteur de la tradition d’excellence établie par le conseil actuel et les conseils antérieurs.
Pour terminer, j’aimerais remercier la communauté de son soutien continu. Sachez que l’équipe de l’Administration travaille très fort pour fournir un environnement aéroportuaire sécuritaire à ses passagers et à son personnel, qui sera prêt à vous accueillir avec le sourire aussitôt que vous serez prêts à voyager de nouveau.
Rapport de gestion de 2019
Presenté par Scott Eaton, Président du Comité de vérification du Conseil d’administration de l'Administration de l'aéroport international d'Ottawa
Les états financiers vérifiés de l'Administration de l’aéroport d'Ottawa pour son exercice terminé le 31 décembre 2019 figurent dans le Rapport annuel de l'Administration qui est maintenant disponible en ligne en français et en anglais.
Le Rapport annuel comprend un examen financier détaillé des états financiers et des résultats de l'Administration pour 2019. Ce bilan financier traite des changements dans le nombre de passagers et le nombre de sièges atterris qui ont eu un impact sur les résultats d'exploitation de l'Administration. En 2019, le nombre de passagers de 5,1 millions a diminué de 0,1 % et le nombre de sièges atterris a baissé de 2,0 % par rapport à 2018.
L'Administration a généré des revenus de 138 millions de dollars en 2019, dont 54 millions de dollars de frais d'amélioration aéroportuaire et 41 millions de dollars de frais d'atterrissage et d'aérogare et autres frais pour les lignes aériennes. Les autres revenus de l'Administration proviennent de concessions, de stationnement, de locations de terrains et d'espaces, et d'autres sources. L'Administration ne reçoit pas de fonds publics pour soutenir ses activités.
L'Administration a commencé à percevoir des frais d'amélioration aéroportuaire, inclus dans le prix des billets d'avion, en 1999. Ces redevances servent à financer le coût des infrastructures aéroportuaires et le financement correspondant. En 2019, l'Administration a investi plus de 36 millions de dollars dans divers projets, notamment la reconstruction et la réparation de surface de diverses voies de circulation et aires de trafic, l'amélioration de l'aérogare et des bâtiments des services centraux, la modernisation de l'enregistrement des départs, la modernisation des passerelles d'embarquement, l'acquisition d'importants véhicules de la flotte et l'infrastructure de la station de l’aéroport inclus dans l’Étape 2 du TLR.
L'Administration a supporté des dépenses de fonctionnement totales de 102 millions de dollars, hors amortissement. Le loyer foncier payable au gouvernement du Canada, calculé sur la base des recettes brutes, s'élevait à 11 millions de dollars. Les paiements tenant lieu de taxes municipales payables à la Ville d'Ottawa se sont élevés à 5 millions de dollars. Le coût total des intérêts de 21 millions de dollars a été payé sur la dette contractée pour financer les programmes de dépenses d'investissement de l'Administration.
L'Administration a généré un bénéfice avant amortissement de 36 millions de dollars en 2019, en baisse par rapport aux 38 millions de dollars de 2018 et principalement en raison d'une croissance des passagers et des recettes plus faible que prévu. Ces revenus, en coordination avec le programme de dette à long terme, ont été utilisés pour investir dans les programmes de dépenses en capital de l'Administration en 2019 - des dépenses pour maintenir et améliorer l'aéroport.
L'Administration amortit le coût de ses immobilisations, y compris l'aérogare et le Stationnement étagé. L'amortissement des immobilisations s'est élevé à 31 millions de dollars en 2019, et était similaire à l'amortissement de 2018.
L'Administration de l’aéroport a terminé l'année dans une position financière solide avec 22 millions de dollars en espèces et 140 millions de dollars en facilités de crédit bancaire. Ces facilités de crédit sont des éléments essentiels de la stratégie de gestion des flux de trésorerie de l'Administration.
Pendant l'année en cours, COVID-19 a eu et continuera d'avoir un impact négatif important sur la demande du transport aérien. L'aéroport international d'Ottawa a connu une baisse importante du nombre de passagers et du nombre de vols en avril et mai 2020, par rapport aux mêmes périodes en 2019. Cette situation a été causée par les conseils et les restrictions aux voyageurs émis par les gouvernements, les annulations de vols et d'itinéraires, et à l'immobilisation de la flotte par les lignes aériennes, et ce, en réponse à la pandémie. La réduction de l'activité a un impact négatif sur les activités et les résultats d'exploitation de l'Administration, notamment sur les revenus aéronautiques et commerciaux et les frais d'amélioration aéroportuaire. Mark fournira plus de détails. Néanmoins, nous avons confiance que l'Administration sera en position de force pour résister à cet événement sans précédent et s'engagera avec la communauté, les passagers et les parties prenantes tout au long de la prochaine phase de relance.
Voilà ce qui conclut mon allocution. Je vous remercie.
Mise à jour 2020 et perspective d’avenir
Presenté par Mark Laroche, Président et chef de la direction de l'Administration de l'aéroport international d'Ottawa
Avant de commencer mon allocution, je tiens à remercier le président de notre Conseil d’administration, Code Cubitt, d’avoir présenté les faits saillants du dernier exercice. Étant donné qu’il a abordé plusieurs points qui me reviendrait normalement de traiter, ce dont je lui suis reconnaissant, cela va me permettre de me focaliser sur la situation actuelle et ce qui attend l’Aéroport international d’Ottawa.
Comme Code l’a souligné, l’année 2019 a été formidable pour l’aéroport qui a enregistré 5,1 millions de passagers, des résultats que nous avions jugé positifs compte tenu des répercussions sur toute l’industrie du retrait des Boeing 787 Max. Scott vous a présenté le bilan financier de l’exercice qui nous avait permis de terminer l’année avec des bénéfices nets après dépréciation de 5,1 millions de dollars, un résultat somme toute positif vu l’état général de l’industrie.
Au début de 2020, nous avons appris qu’un nouveau coronavirus apparu en Chine commençait à devenir préoccupant dans diverses régions du monde. Nous avons été attentifs à ce que disaient nos partenaires de la santé publique des trois paliers de gouvernement et avons suivi leurs conseils et directives ce qui nous a amené à rehausser nos protocoles d’entretien ménager, à multiplier les distributeurs de désinfectant pour les mains dans l’aérogare, et à partager l’information avec nos employés et passagers.
Quand le virus a fait son apparition en Amérique du Nord, nous avons redoublé d’efforts et pris d’autres mesures, et avons entre autres examiné nos systèmes informatiques et notre capacité à répondre aux besoins de nos employés si la situation en venait à se détériorer. De nouveau, nous nous sommes tournés vers les agences de santé publique pour nous éclairer dans nos décisions.
Le 11 mars, le jour où l’Organisation mondiale de la santé a déclaré la pandémie, nous étions en plein milieu de la période des congés de mars, l’une de nos périodes de l’année les plus occupées. Avec le congé du Québec la semaine précédente et celle de l'Ontario la semaine suivante, plusieurs dizaines de milliers de nos passagers étaient déjà rendus à leur destination. À l’annonce des restrictions aux frontières et de l’introduction des protocoles de quarantaine, nous nous sommes concentrés sur la facilitation du rapatriement de nos voyageurs, ainsi que sur un partage de l’information intensif pour nous assurer que ces voyageurs sachent clairement ce qu’ils devaient faire à leur retour, ceci dans le but de limiter la propagation du virus dans la communauté.
Parallèlement à ces activités et dans le but d’accroître la sécurité au moyen de la distanciation physique, nous avons mis en place un programme de télétravail pour faire en sorte que nos employés, dont les fonctions le permettaient, soient équipés et préparés à poursuivre leurs tâches à distance. Grâce aux efforts de notre équipe des TI, et à la souplesse de notre personnel, depuis le 16 mars dernier, une bonne partie de nos effectifs travaille avec efficacité de la maison.
Nous n’avons pas tardé à noter l’impact des restrictions des déplacements sur nos volumes de passagers, en particulier une fois que les vols de rapatriement ont commencé à ralentir. En l’espace de quelques jours, les vols de départ se sont estompés, et les vols d’arrivée, à leur tour, ont graduellement diminué. Notre aérogare, qui accueillait jusqu’à récemment en moyenne 14 000 voyageurs par jour, a été désertée et fréquentée par une centaine de passagers au départ lors des jours considérés occupés. En tout, nos volumes ont dégringolé d’environ 95 % en quelques semaines. Notre modélisation jusqu’à la fin de l’année indique que nous sommes devenus un aéroport desservant 2,5 millions de passagers. Il va sans dire que nos lignes aériennes partenaires en ont été dévastées.
Nos locataires ont également vu leurs activités s’estomper, ce qui a amené la plupart des boutiques et restaurants à fermer et les comptoirs de location d’automobiles à cesser leurs activités, les stationnements se sont vidés, et la longue filée de taxis le long de l’embarcadère est aujourd’hui disparue.
Pour saisir l’ampleur de la baisse des affaires, il convient de rappeler que l’Administration de l’aéroport est entièrement financée par des sources aéronautiques, non aéronautiques et les frais d’améliorations aéroportuaires. En raison des rares mouvements aériens et de l’absence de fréquentation de nos stationnements et des concessions, ces sources de revenus sont pour ainsi dire disparues, et ces manques de revenus ont un grave impact.
L'aéroport est considéré une infrastructure essentielle et doit demeurer opérationnel pour soutenir les vols commerciaux de passagers et de fret, les besoins du ministère de la Défense nationale, les activités du gouvernement fédéral, du Centre d’accueil du Canada, et les mouvements du service d’ambulance aérienne Ornge. Ceci entraîne des coûts fixes qui ne peuvent pas simplement être éliminés.
Qu’a fait l’Administration depuis le 11 mars? Tout d’abord, nous avons immédiatement gelé tous les budgets, exception faite des dépenses rattachées à des obligations réglementaires, à la sûreté et à la sécurité. Nous avons également réduit le chauffage/le refroidissement, éteint ou ralenti divers systèmes, consolidé nos opérations pour en réduire au maximum l’empreinte, et avons annulé tous les contrats possibles avec des fournisseurs tiers pour ramener le travail à l’interne. Enfin, nous avons examiné soigneusement avec un regard critique chaque projet d’immobilisations pour déterminer où nous pourrions sabrer les dépenses et avons arrêté toutes les activités qui pouvaient l’être. Au total, nous avons retranché de notre budget d’immobilisations pas moins de 35 millions de dollars.
L’impact de ces compressions budgétaires sera majeur. Des programmes comme YOW+, dont Code a parlé dans son allocution, seront affectés. Par exemple, le programme d’amélioration des concessions dans l’aérogare qui devait s’échelonner sur deux à trois ans prendra beaucoup plus de temps à être réalisé et pourrait avoir une toute autre allure que celle annoncée en 2019. Les titulaires des accords-cadres de concessions et bon nombre de restaurants et marques de la région inclus dans les programmes sont également touchés par la crise et il se pourrait que leurs priorités aient changé. Nous travaillons avec eux pour trouver la meilleure avenue à emprunter quand les choses retourneront à la normale.
Tandis que Germain Hôtels, notre partenaire dans la construction d’un hôtel à l’aéroport, demeure déterminé à ouvrir un Hôtel Alt Aéroport d’Ottawa, il n’est pas en mesure de confirmer une date pour la première pelletée de terre. L’industrie hôtelière, abondamment rapportée dans les médias, a pris un coup dur et aura besoin de temps pour se remettre.
Le projet ACSTA Plus qui était passablement avancé lorsque la pandémie nous a frappés a été temporairement suspendu en raison des restrictions imposées par la province de l’Ontario. Il a repris à la fin du mois de mai quand les restrictions ont été levées. Le nouveau point de contrôle de sécurité au niveau 3 jouera un rôle majeur en permettant de respecter la distanciation physique dans les files d’attente du contrôle préembarquement. Ce besoin et le fait que nous étions rendus à un stade avancé du projet, nous ont motivés à le poursuivre et nous espérons le terminer à l’automne.
Du côté de nos effectifs, nous avons imposé en avril un gel de l’embauche, ce qui a éliminé malheureusement plusieurs emplois d’été pour les étudiants. Dès le début de la pandémie, nous avons adopté un programme généralisé de réductions salariales que nous avons pu renverser à l’annonce le 27 mars du programme de Subvention salariale d’urgence du Canada.
Quand nous avons commencé à saisir la portée de cette pandémie, sa durée potentielle et son impact sur l’industrie et l’économie, il est devenu évident que nous n’allions pas pouvoir soutenir nos effectifs à long terme. Nous avons utilisé comme base de référence une clientèle de trois millions de passagers pour déterminer la main d’œuvre requise pour exploiter de manière efficace l’aéroport – que nous enregistrions 2,5 ou 3 millions de passagers, les coûts fixes demeurent les mêmes. Je suis peiné de devoir dire que nous avons dû procéder à une série de mises à pied pour ajuster notre main-d’œuvre à notre nouvelle réalité. C’est la première fois, depuis la création de l’Administration en 1997, que nous avons dû nous résigner à faire des mises à pied. Nous espérons sincèrement que la situation s’améliorera le plus rapidement possible pour rappeler la plupart des employés affectés par cette décision.
Tandis que les activités que j’ai mentionnées vont nous aider à soutenir nos opérations commerciales, il nous faudra faire davantage, y compris emprunter au cours des deux prochaines années. Nous prévoyons nous tourner vers les marchés des obligations pour trouver quelque 100 millions de dollars d’ici quelques années afin de pouvoir continuer à remplir nos engagements. Nous y parviendrons grâce à deux décennies de gestion financière prudente et de planification minutieuse, et en tirant le maximum de nos actifs plutôt que de construire ou d’agrandir trop tôt. Nous continuerons à nous enquérir des programmes gouvernementaux visant à alléger le fardeau des entreprises en ces temps sans précédent comme nous l’avons déjà fait et à y participer quand cela est possible.
Nous allons également devoir augmenter nos redevances. Nous n’avons pas le choix. Jusqu’à ce jour nous avons tâché autant que possible d’éviter de hausser nos frais et droits aéronautiques et non aéronautiques à moins que cela ne soit absolument nécessaire et nous avons limité au maximum ces hausses parce que nous sommes conscients de leurs conséquences sur l’écosystème de l’aviation. Malheureusement, ces frais et droits constituent notre unique source de revenus et vu le resserrement extrême de nos volumes de passagers, nous ne pourrons pas maintenir notre infrastructure critique sans un apport de fonds. Nous sommes conscients que cette décision ne sera pas perçue positivement par nos parties prenantes, mais je peux les assurer que nous réduirons ces frais dès que la situation prendra du mieux et que nous le pourrons.
On me demande souvent si je crois que notre industrie s’en remettra. Pour une réponse courte, je répondrai oui. Les Canadiens et Canadiennes doivent se déplacer. Nous avons besoin d’un réseau de transport aérien efficace pour le mouvement des biens et des personnes dans ce vaste pays qu’est le Canada. Mais cela dit, il faudra plusieurs années avant de retourner aux niveaux prépandémie et les voyages aériens seront très différents.
Les lignes aériennes ont éliminé des routes, remisé des aéronefs, et réfléchissent attentivement aux plans de leurs futurs réseaux. Nous avons perdu notre service vers l’Europe, mais j’espère que le vol d’Air Canada vers Heathrow reprendra dès que les frontières internationales rouvriront. Je suis déçu de devoir dire que Lufthansa a écarté la possibilité d’offrir un service vers Francfort. Nos services transfrontaliers prendront un certain temps à se relever une fois la libre circulation entre les États-Unis et le Canada rétablie. Nous croyons que les voyages à l’intérieur du pays et dans les régions seront des options populaires une fois la libre circulation entre les provinces pleinement autorisée. Je sais que nos partenaires à Tourisme Ottawa travaillent fort pour promouvoir notre région comme destination touristique cet été, et nous allons les soutenir dans cette entreprise autant que possible. Et je vous assure que nous allons poursuivre notre travail avec nos lignes aériennes partenaires dans le but de rebâtir notre offre de destinations le plus rapidement possible.
Les opérations commerciales, le jour où elles reprendront de manière significative, seront très différentes. Tant que nous n’aurons pas un vaccin ou d’autres moyens de contrôler la propagation du virus, il nous faudra continuer à mettre en pratique la distanciation physique, à porter le couvre-visage de protection et à utiliser des quantités considérables de désinfectant pour les mains.
Il faudra que les voyageurs reprennent confiance et soient convaincus que le transport aérien est sans danger. À cette fin, l’Administration a élaboré et déployé une Stratégie de distanciation physique qui englobe la diffusion de messages sur le système de sonorisation de l’aérogare, de la signalétique, des marques au sol dans toute l’aérogare pour rappeler aux employés et aux passagers de se tenir à deux mètres les uns des autres. Nous avons installé un système de désinfection par brumisation dans l’aérogare afin de nous assurer de l’assainissement adéquat sur une base quotidienne. Nous avons adopté une politique de port obligatoire d’un couvre-visage de protection qui a été renforcée par un Arrêté d’urgence de Transports Canada en ce sens, et nous allons continuer à appliquer les protocoles d’entretien ménager rehaussé et de désinfection à la grandeur de l’aérogare.
Nous travaillons de concert avec les aéroports du Canada et des États-Unis dans le but de veiller à la mise en commun des meilleures pratiques et d’uniformiser nos initiatives de reprise. L’adoption de principes et de protocoles communs nous aidera à reconquérir la confiance des passagers dans tout le réseau du transport aérien.
Enfin, nous allons poursuivre notre travail avec nos lignes aériennes et autres partenaires du campus et leur assurer le soutien dont ils ont besoin à mesure que leurs activités reprendront.
Avant de conclure, je tiens à remercier les membres du Conseil d’administration de leur soutien quand nous avons dû repenser rapidement nos activités et notre mode de fonctionnement et nous leurs sommes reconnaissance d’avoir eu confiance dans nos décisions et mesures qui, parfois, ont dû être prises rapidement. Et je remercie les employés de l’Administration qui ont fait preuve de souplesse, de compréhension, et de bienveillance par rapport dans à notre façon de manœuvrer durant ces trois derniers mois et plus.
Ces temps sont éprouvants pour tout le monde, mais je l’ai dit et je le répète à mon équipe, nous allons nous en sortir ensemble. Prenez bien soin de vous.
Merci.
Questions/Commentaires
Presenté par Mark Laroche, Président et chef de la direction de l'Administration de l'aéroport international d'Ottawa
Question :
L’Administration de l’aéroport a-t-elle des plans particuliers pour gagner des revenus pendant la pandémie?
Réponse :
Comme je l'ai mentionné dans mon allocution, l'aéroport compte sur les revenus aéronautiques, les revenus non aéronautiques et les frais d'amélioration aéroportuaire pour maintenir ses activités. En l'absence de passagers qui se garent, achètent de la nourriture et des boissons ou des marchandises aux boutiques et paient les FAA, les recettes sont grandement réduites. Les passagers des avions vont de pair avec nos sources de revenus. Il ne s'agit donc pas d'une question de créativité – surtout si l'on considère le calendrier de lancement des nouveaux projets. Nous nous sommes donc efforcés de réduire les coûts dans la mesure du possible pour nous assurer que nous nous concentrons uniquement sur les dépenses nécessaires. Ce sera notre approche continue aussi longtemps qu'il faudra pour nous permettre de traverser la crise.
Question:
Lorsque la voie d'embranchement du TLR sera ouverte, le service des autobus d'OC Transpo vers YOW sera-t-il aboli?
Réponse :
Le TLR et les autobus d'OC Transpo font partie de l'exploitation de la Ville d'Ottawa et, à ce titre, ils sont responsables de toute décision concernant leur service. Nous comprenons que le train est destiné à remplacer le service d’autobus, mais le calendrier des changements reste le leur.
Commentaire :
Le départ de Delta de YOW est une grande perte. Il n'y a plus de vols vers New York, LaGuardia. Newark avec Air Canada n'est pas nécessairement une bonne option.
Réponse :
Nous partageons votre déception quant à la décision de Delta de retirer son service d'Ottawa. Nous comprenons que les lignes aériennes ont également été dévastées par la pandémie, et elles réévaluent leurs activités en conséquence. Nous sommes optimistes et pensons que, compte tenu de l'engagement déclaré de Delta à l'égard de son partenariat avec WestJet, que les avions de WestJet auront la possibilité d'emprunter ces routes en partage avec Delta.
Bien que la desserte de Newark par Air Canada ne soit pas la solution parfaite pour tous les voyageurs, nous espérons qu'elle reviendra au bon moment afin que New York/New Jersey continue d'être desservie sans escale au départ de YOW.
Il convient de répéter que les lignes aériennes prennent les décisions concernant les réseaux et que les aéroports n'ont en fait que peu d'influence sur leurs plans. Cela dit, nous surveillons constamment la demande de YOW et les niveaux de service aérien qui en découlent afin de présenter des possibilités réalistes aux transporteurs. En raison de la pandémie, notre priorité est de travailler avec nos partenaires pour préserver autant que possible notre réseau. Une fois que cela se stabilisera, nous poursuivrons à nouveau la mise en place d'un nouveau service.
Question:
Quelle est la dernière estimation concernant la construction et ensuite l'exploitation d'une autre piste est-ouest?
Réponse :
Lorsque nous avons complété le dernier Plan directeur de l'aéroport en 2018, il a été déterminé que nous n'aurions pas besoin d'une troisième piste pendant au moins 30 ans. Avec le recul du nombre de passagers prévu, nous pouvons ajouter cinq à dix années supplémentaires à cette estimation. Et cela suppose que l'industrie se rétablisse dans la mesure que nous espérons.
Question:
Quelles sont les projections des volumes de passagers en 2020, 2021, 2022 et au-delà?
Réponse :
En ce qui concerne les chiffres, nous avons modélisé et remodelé notre volume de passagers tout au long de la pandémie, car la situation n'a cessé d'évoluer. Je peux dire qu'il ne s'agit pas d'un exercice de précision, mais nous espérons que si les restrictions de voyage sont levées, nous pourrons peut-être signaler entre 2 et 2,5 millions de passagers cette année. Nous prévoyons 3 millions de passagers en 2021 et une croissance d'un demi-million de passagers par an par la suite jusqu'à ce que nous atteignions notre niveau de 2019, soit 5,1 millions, après quoi nous reviendrons à une croissance annuelle normale.