L'Administration de l'aéroport d'Ottawa (l'Administration) s'est engagée à améliorer sa performance environnementale et à réduire les répercussions des activités de l'Aéroport d'Ottawa (YOW) sur l'environnement.

En 2022, l'Administration a présenté son premier rapport sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Le développement durable occupe une place importante dans son programme sur les facteurs ESG, le présent rapport servant de base au rapport inaugural sur les facteurs ESG et aux suivants.

Le rapport sur la performance environnementale suit les progrès de YOW grâce aux indicateurs clés de performance suivants :

QUALITÉ DES EAUX PLUVIALES

Pour des questions de sécurité, les aéronefs doivent être dégivrés durant les mois d’hiver. L’Administration surveille tous les exutoires d’eaux pluviales de sa propriété en vue de détecter la présence de glycol et d’autres paramètres découlant des activités de dégivrage. Au début de la saison 2022-2023 (fin avril), la présence de glycol à un niveau surpassant le seuil acceptable a été constatée dans un exutoire de la propriété pendant la fonte printanière. L’Administration a rapporté cet incident au Centre d’intervention en cas de déversement de l’Ontario. Une étude sera entreprise au cours de la saison de dégivrage 2023 / 2024 afin d'isoler la source de glycol durant l’écoulement printanier.

Objectifs 2023

  • Poursuivre la surveillance des exutoires dans le but d’identifier et de régler les problèmes.
  • Approfondir la compréhension des débits de glycol grâce à un plan d'échantillonnage élargi.
  • Mettre l'accent sur les réparations et l'entretien des stations d'échantillonnage, car de plus en plus de leurs composantes arrivent en fin de vie.

Application de glycol de type I et de type IV (en litres)

Saison hivernale 2022-2023 : 3 164 868** 
Saison hivernale 2021-2022 : 1 626 458*
Saison hivernale 2020-2021 : 516 170*
Saison hivernale 2019-2020 : 3 019 859
Saison hivernale 2018-2019 : 3 535 468
Saison hivernale 2017-2018 : 3 551 589

* Une diminution importante du trafic aérien en raison de la pandémie a fait réduire de façon significative la quantité de glycol utilisé à YOW.

** Retour progressif au trafic d'avant la pandémie.

INTERVENTION EN CAS DE DÉVERSEMENT

Les déversements accidentels surviennent généralement à cause d’erreurs humaines ou de défaillances d’équipement, et le plus souvent lors de l’entretien des aéronefs. L’Administration et les exploitants de services au sol s’efforcent de minimiser l’effet des déversements lorsqu’ils se produisent. La plupart des déversements surviennent sur des surfaces dures et ils sont nettoyés immédiatement par les responsables pour éviter tout impact environnemental. En 2022, 66 déversements ont été rapportés et tous ont été contenus, évitant ainsi qu’ils pénètrent dans l’environnement.

Objectifs 2023

  • Continuer à promouvoir la sensibilisation du personnel.
  • Continuer à promouvoir l’entretien périodique des équipements afin de réduire le nombre de déversements.
  • Mettre à jour la carte et les procédures à suivre en cas de déversements afin d'atténuer les petits et grands déversements.

Déversements majeurs

(Ceux suffisamment importants pour qu’ils soient rapportés à Environnement et Changement climatique Canada et au ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des parcs de l’Ontario)

2022 : 0
2021 : 0
2020 : 0
2019 : 0
2018 : 0
2017 : 0
2016 : 1

BRUIT DES AÉRONEFS

Même si l’Administration respecte les procédures d’atténuation du bruit approuvées par Transports Canada, elle est consciente que le bruit des aéronefs peut être considéré comme une nuisance pour certains membres de la collectivité. Étant donné que les projets de développement immobilier continuent de s’effectuer à proximité immédiate de l’Aéroport, l’Administration poursuit son travail auprès de la Ville d’Ottawa afin de décourager l’utilisation des terrains à des fins non compatibles avec l’Aéroport dans le but de perturber le moins possible les futurs résidents et résidentes.

Les projets d'infrastructure côté piste et entrepris durant l’été peuvent perturber les circuits de circulation suivis par les avions commerciaux et entraîner des répercussions sur la collectivité. Pour accroître la sensibilisation et atténuer les impacts, l'Administration met en œuvre des plans de communication exhaustifs dans Ottawa-Gatineau, notamment la mobilisation  des médias et la communication avec les parties prenantes, les gouvernements municipal et fédéral, ainsi que la collectivité touchée.

En 2022, nous avons reçu 75 plaintes de bruit, comparativement à 114 en 2021. La répartition des plaintes est la suivante :

  • 10 plaintes attribuables aux activités dans le champ nord (école de pilotage).
  • 50 plaintes attribuables aux mouvements d’avions à réaction commerciaux.
  • 2 plaintes attribuables à des aéronefs à turbopropulseurs.
  • 1 plainte attribuable à un aéronef de type Pilatus.
  • 3 plaintes attribuables aux opérations d’aéronefs de type Cessna appartenant au CNRC.
  • 5 plaintes attribuables aux mouvements d’hélicoptères civils.
  • 3 plaintes attribuables aux mouvements d’avions à réaction militaires.
  • 1 plainte attribuable aux mouvements d’un hélicoptère militaire.

L’Administration enregistre toutes les plaintes de bruit lié aux aéronefs et elle les analyse afin d’assurer le respect des procédures d’atténuation du bruit et du Règlement de l’aviation canadien. L’information sur le vol qui aurait potentiellement dévié des procédures à suivre est transmise à Transports Canada à des fins d’application de la règlementation.

Objectifs 2023

  • Continuer à suivre de près les plaintes de bruit et à y répondre, discuter des constats avec les résidents et résidentes, puis identifier les problèmes récurrents et les solutions, dans la mesure du possible.
  • Collaborer avec NAV CANADA et la communauté aéronautique pour garantir le respect des procédures appropriées afin de réduire au minimum les incidences sur les zones habitées.
  • Simplifier la procédure de dépôts de plaintes de bruit auprès de l’Administration et la rendre plus accessible aux citoyens et citoyennes.

Déchets dangereux

L’Administration recycle les déchets dangereux quand cela est possible. En 2022, nous avons continué de recycler les déchets dangereux.

Éléments 2021 2022
Lampes fluorescentes tubulaires 225 m 1663 m
Lampes fluorescentes compactes 466 unités 143 unités
Lampes aux halogénures métalliques 470 unités 268 unités
Piles 395 kg 148 kg
Aérosols  20 kg 100 kg
Peinture  40 l 1 216 kg
Huile usée  4 380 l 4 380 l
Solvant (nettoyant) 320 l 80 l

Objectifs 2023

  • Continuer à réduire les déchets dangereux et à les recycler.
  • Continuer à remplacer les produits dangereux par des alternatives plus écologiques, comme le remplacement des ampoules aux halogénures métalliques par des ampoules DEL.

CERTIFICATION DE GESTION DU CARBONE DE L’AÉROPORT

En 2016, YOW s'est joint au programme de certification de gestion du carbone de l’Airports Council International et a obtenu la certification du niveau 1 – Cartographie des émissions. Depuis, l'Administration a mis en œuvre un plan de gestion des gaz à effet de serre (GES), a fait participer ses parties prenantes au processus et a acheté des crédits d’émission de carbone auprès de Canadian Forests afin d’obtenir la certification du niveau 3+ dudit programme de certification de gestion du carbone, soit la neutralité, de 2019 à 2021.

Objectifs 2023

  • Continuer à cartographier toutes les émissions de carbone liées aux opérations de l’Aéroport, comme indiqué dans la procédure de la certification du niveau 3+.
  • Continuer de compenser les émissions de carbone de l’Aéroport par des crédits d’émission de carbone locaux.
  • Dans la mesure du possible, réduire les émissions de GES conformément au plan exhaustif carboneutre.
  • Obtenir la certification du niveau 3+ dudit programme de certification de gestion du carbone ou mieux encore.

Émissions directes de GES en tonnes de CO2e pour 1000 voyageurs 

2022 : 4 371 tCO2e = 1,45
2021 : 3 853* tCO2e = 3,29
2020 : 4 002* tCO2e = 2,93
2019 : 5 232 tCO2e = 0,996
2018 : 4 777 tCO2e = 0,934
2017 : 4 987 tCO2e = 1,022
2016 : 5 354 tCO2e = 1,129

*Pandémie de la COVID-19 : bien que la pandémie ait considérablement réduit l’achalandage, les exigences opérationnelles minimales de l'Aéroport n'ont pas réellement changé. Les émissions pour 1000 voyageurs ont donc augmenté de manière significative. Les chiffres devraient se stabiliser au cours des prochaines années, à mesure que la reprise des activités se poursuit.

Efficacité des véhicules

La flotte de véhicules de services de l’Administration comprend divers types d’équipement, allant de petits appareils portatifs à une flotte de véhicules légers, en passant par les grandes souffleuses à neige industrielles de 1 000 HP. La consommation de carburant varie considérablement en fonction du véhicule et de l'usage auquel il est destiné, ainsi que de la durée et de la sévérité des conditions climatiques hivernales. Pour contribuer à réduire la consommation de carburant et les émissions, l'Administration a adopté une politique stricte interdisant la marche au ralenti qui stipule que les moteurs de véhicules qui ne sont pas utilisés doivent être éteints et branchés, le cas échéant. L'Administration a également pour objectif de remplacer tous les moteurs à combustion interne par des moteurs électriques ou des carburants à faible émission, dans le cadre de son plan carboneutre.

Consommation de carburant (en litres)

2022 : 442 069
2021 : 353 090 
2020 : 452 969
2019 : 666 140
2018 : 721 472
2017 : 641 254
2016 : 698 257

Objectifs 2023

  • Réduire la consommation de carburant en continuant de suivre de près les nouvelles technologies qui améliorent l’efficacité énergétique.
  • Maintenir un calendrier d’entretien proactif rehaussant ainsi l’efficacité globale de la flotte de véhicules.
  • Remplacer chaque véhicule et équipement en fin de vie par une solution de rechange à faible émission.

EFFICACITÉ DES BÂTIMENTS

Électricité

La consommation d'électricité devrait augmenter de manière significative à l'avenir avec l'électrification des systèmes de chauffage et l'adoption de véhicules électriques. Ceci étant dit, chauffer le bâtiment à l'aide d'un modèle hybride avec des thermopompes électriques comme principale source de chaleur et du gaz naturel comme chauffage d'appoint semble être la meilleure solution écologique en raison d’une génératrice surdimensionnée, alimentée aux combustibles fossiles et nécessaire pour un modèle entièrement électrique.

Consommation d'électricité (en 100 000 kWh)

2022 : 22,2
2021 : 19,7
2020 : 20,4
2019 : 26,2
2018 : 25,1
2017 : 27,7
2016 : 27,8

Objectifs 2023

  • Poursuivre la modernisation vers l’éclairage DEL.
  • Optimiser le système de contrôle automatique de bâtiments (SCAB) pour définir des échéances pour l’obtention d'équipements plus efficaces.

Eau

La consommation d’eau varie d’une année à l’autre en raison de facteurs tels que le nombre de voyageurs et les conditions météorologiques. En 2022, la consommation d’eau à l’aéroport a été de 33 284 m3.

Consommation d'eau (en m3)

2022 : 63 156*
2021 : 29 366
2020 : 36 255
2019 : 75 627
2018 : 83 692 
2017 : 79 483
2016 : 83 030

* L'augmentation est due au retour aux niveau de traffic passagers d'avant la pandémie.

Objectifs 2023

  • Surveiller les indices de consommation d'eau des appareils pour commencer à évaluer la consommation d'eau.
  • Suivre les recommandations de WaterSense pour obtenir des indices de consommation d'eau maximaux dans l’éventualité de futures réparations ou rénovations.
  • Contrôler en permanence la consommation d'eau et mettre en œuvre une procédure de détection de fuites d'eau.

Gaz naturel

Comme l’électricité, le gaz naturel a un facteur d’émission de 1,89 kg/m3 de CO2e. Il est utilisé presque exclusivement pour le chauffage des bâtiments, mais une génératrice au gaz naturel sera également installée dans un avenir proche.

Consommation du gaz naturel (en m3)

2022 : 1 257 000
2021 : 1 201 077
2020 : 1 136 306
2019 : 1 404 277
2018 : 1 241 535
2017 : 1 178 395
2016 : 1 244 191

Objectifs 2023

  • Moderniser les systèmes de chauffage pour passer à l'électricité comme principale source de chauffage.
  • Étudier la possibilité d'acquérir du gaz naturel renouvelable (GNR).

DÉTOURNEMENT DES DÉCHETS

La principale contribution aux émissions provenant des déchets envoyés dans un site d’enfouissement provient des matières organiques enfouies qui se décomposent, dans des conditions anaérobies, en méthane. Le méthane capte la chaleur 84 fois plus efficacement que le CO2 au cours des vingt premières années suivant son émission dans l'atmosphère. Par conséquent, le fait de détourner les matières organiques des sites d’enfouissement permet de réduire la plupart des émissions, tout en les réutilisant sous forme de compost.

Notre dernier audit des déchets pour tous les déchets générés par l'aérogare en 2017 a indiqué un taux global de détournement de 30 à 35 % du site d’enfouissement. Avec la modernisation de la salle de tri des déchets principale, de meilleures affiches sur le tri à la source, davantage de formation environnementale et l'ajout de nouveaux flux de déchets tels que les déchets électroniques, les réfrigérants et la ferraille, nous sommes convaincus que lesdites mesures nous aideront à atteindre notre objectif de taux de détournement de 60 %.

Objectifs futurs

  • Détourner tous les déchets organiques du site d’enfouissement.
  • Atteindre un taux global de détournement des déchets d'au moins 60 %.